Le développement des cultures dépend
largement de la levée du moratoire appliqué depuis trois ans par
l'Europe sur les nouvelles plantations commerciales. Les entreprises feront
probablement campagne pour obtenir un assouplissement. Ailleurs, nombre de pays
essaient de barrer la route aux exportations agricoles étasuniennes -
qui représente 30 milliards de livres - par des mesures réglementaires.
La Thaïlande, premier exportateur de riz dans le monde, réglemente
sévèrement l'étiquetage, la tracabilité des aliments
; l'Algérie, grand importateur de produits agricoles, pourrait interdire
totalement l'importation, la production et la vente d'OGM ; le Japon, qui absorbe
20 % des exportations agricoles américaines, soit 11 milliards de dollars
par an, a introduit de stricte règles d'étiquetage pour vingt-quatre
catégories de produits ; et de nouvelles lois risquent de retarder de
plusieurs années les cultures du maïs transgéniques en Chine.
Au Sri-Lanka, le gouvernement subi une pression intense de la part de l'organisation
mondiale du commerce (OMC) et des entreprises pour qu'ils n'interdisent pas
de nouveau l'importation et la culture de produitsgénétiquement
modifiés.
De l'aveu des organisations agricoles et du gouvernement américain, les
exportations de ce pays sont gravement affectées par le problème
des OGM. L'Europe, le Japon, Taïwan et la Corée du sud préfèrent
de loin acheter du maïs et du soja traditionnel au Brésil et a la
Chine plutôt qu'aux États-Unis. Selon une enquête menée
récemment auprès de 14.000 membres de l'association des cultivateurs
de maïs américain, 78 % d'entre eux seraient prêts à
renoncer aux OGM pour reconquérir de marché perdu. Quand aux consommateurs,
ils se montrent de moins en moins enthousiastes. Selon ce sondage ABC de juin,
52 % des personnes interrogées jugent les aliments contenant des OGM
"dangereux pour la santé" et seulement 35 % expriment leur
totale confiance. Un an plus tôt, un sondage Gallup donnait des résultats
inverse, 51 pour cent des américains estimant ces produits sans danger.
Les cultures transgéniques "éthiques", attendu par le
gouvernement et les scientifiques, risquent fort de ne pas arriver de sitôt
sur la marché. Dans les régions d'agriculture de subsistance,
les paysans ne profiteront pas du fameux "riz en or" de Syngenta,
génétiquement modifié de manière à contenir
de la vitamine A, avant moins quatre ans : il ne peut, pour le moment, pousser
que sous le climat tempéré.